Notice Biographique de Raoul Dufy
1877
3 juin naissance de Raoul Dufy au Havre
1891
Ses parents, de situation très modeste et chargés de neuf enfants, le font entrer, après de solides études mais prématurément interrompues, dans la maison d’importation de cafés Luthy & Hauser. Il y restera pendant 5 ans
1893
Raoul Dufy, son travail achevé, va suivre le soir des cours de l’École municipale des Beaux-Arts que professe Charles Lhuillier. Il y rencontre Othon Friesz, élève du Lycée, avec lequel il devient ami.
1895-1899
Il exécute des aquarelles académiques d’après des paysages du Havre,
de Honfleur, Falaise, etc. (certaines sont conservées au Musée du Havre) et peint de petits portraits d’après lui-même et les membres de sa famille.
1898-1899
Il fait une année de service militaire.
1900
Il reçoit une bourse de la ville du Havre (1200 francs) par an et part pour Paris où il retrouve Friesz, bénéficiaire de la même faveur depuis 1897. Il s’inscrit à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts dans l’atelier de Léon Bonnat où Friesz travaille depuis trois ans. Les deux amis vivent ensemble à Montmartre, 12, rue Cortot.
1901-1904
Il complète l’enseignement de Bonnat par l’étude des peintres impressionnistes et postimpressionnistes. Il dessine beaucoup, surtout des scènes de moeurs inspirées de Toulouse-Lautrec, et peint des paysages parisiens à l’instar des Impressionnistes, en particulier Pissarro, ainsi que des plages normandes qui se souviennent de Monet mais aussi de Manet et de Boudin. Il évite ainsi la désagrégation de la forme toujours précise chez lui, ainsi que l’inconsistance du tableau auquel il aime donner une charpente solide. L’estacade de la plage de Sainte-Adresse, un de ses motifs préférés alors, lui en fournit aisément le moyen. Le public apprécie ses ouvrages où rien ne heurte ses goûts qui viennent de s’habituer à l’Impressionnisme.
1901
Mai, il expose pour la première fois au Salon des Artistes français une «Fin de journée au Havre» (n° 706 du catalogue).
1902
Il vend un pastel (La rue de Norvins) à Berthe Weil qui l’accueille dans sa galerie où il exposera en 1903 et 1904 dans des manifestations collectives.
1903
Il expose pour la première fois au Salon des Indépendants (n° 776 à 783 du catalogue), où Maurice Denis achètera une toile de lui, et où il exposera par la suite en: 1904, n° 815 à 820; 1905, n° 1343 à 1350; 1906, n° 1570 à 1577; 1907, n°1625 à 1630; 1908, n° 6477 et 6478; 1909, n° 531 et 532; 1910, n° 1993 à 1998; 1911, n° 1984 à 1999; 1913, n° 927 à 929; 1920, n0 1422; 1923, n0 1489, ainsi qu’à la rétrospective de 1926, en 1934 (n° 1401 et 1402) et en 1936 (n° 1088 et 1089).
1904
Voyage à Fécamp avec Marquet.
1905
L’évolution naturelle de sa peinture de plus en plus colorée, son goût pour les formes écrites, et l’influence du tableau de Matisse: «Luxe, calme et volupté», admiré au Salon des Indépendants
1905-1907
Epoque fauve pendant laquelle il peint des toiles hautes en couleur, d’une écriture décidée et où les formes simplifiées sont d’une grande vigueur. Ses thèmes préférés sont alors les rues pavoisées de drapeaux, les fêtes campagnardes et nautiques, les plages animées d’estivants vêtus de couleurs claires. Le public ne le suit pas dans ses recherches nouvelles. Son marchand Blot l’abandonne. Sa situation matérielle devient difficile. 1906
Première exposition particulière chez Berthe Weil au mois d’octobre. Il travaille avec Marquet à Trouville et avec Friesz à Falaise où il habite au lieu-dit «Sous les Rochers». Il expose pour la première fois au Salon d’Automne (n° 509 à 515 du catalogue, premières rues pavoisées). Il exposera également en 1907. n° 517 à 519; 1910, n° 556 à 560; 1921, n° 705 à 710; 1922, n° 729 et 729bis. 1927, n° 667 et 668; 1943, n0 392.
1908
Participe à plusieurs expositions collectives, Salon des Indépendants, Berthe Weil, Galerie Notre-Dame des Champs, chez Wilhem Uhde et une exposition personnelle à Toulouse dans les locaux du Télégramme
1908-1912
Il se détache du Fauvisme qu’abandonnent à la même époque la plupart de ses camarades fauves. Un voyage accompli à 1’Estaque avec Braque l’oriente décidément vers le cézannisme qui rallie alors la majorité des peintres d’avant-garde. Il en vient donc à étudier la structure des arbres (série du Bois de Boulogne), des animaux (les chevaux), des objets (natures mortes), ainsi que celle surtout de l’être humain (les modèles dans l’atelier). Son trait se fait plus lourd et parfois cassé, sa palette plus contenue et plus sourde, sa forme plus puissante.
1909
Expositions de groupe chez Berthe Weil et Salon des Indépendants
Il fait avec Friesz un voyage à Munich où il peut voir les formules décoratives préconisées par les Allemands, contre lesquelles s’inscrira en faux toute sa production décorative.
1909-1910
Il séjourne à Orgeville (Eure) dans la «Villa Médicis Libre» fondée par Bonjean qui y entretient de jeunes peintres, libres de tout souci matériel. L’interdiction faite par le mécène d’aller à Paris lui permet de développer sa personnalité. Le spectacle des vitraux de la cathédrale d’Evreux oriente sa palette vers plus de profondeur. La fréquentation d’André Lhote et de Jean Marchand, ses co-pensionnaires, renforce ses recherches constructives.
1910
Abandonné par ses anciens clients, incompris, en proie à de sérieuses difficultés matérielles, il se tourne vers la gravure pour pouvoir subsister. Très lié avec les poètes Fernand Fleuret, Vincent Muselli et Guillaume Apollinaire, il illustre le «Bestiaire» de ce dernier de trente gravures sur bois (Deplanche éditeur) qui font date dans l’histoire de cet art (il s’y était d’abord essayé dans les «Friperies» de Fleuret qui ne furent publiées qu’en 1923). Il les expose au Salon d’Automne de 1910 (n° 360 du cat.) et à celui des Indépendants de 1911 (n° 1984).
1911
Publication du Bestiaire d’Apollinaire, tire à 120 exemplaires.
Après avoir habité à Paris successivement, 15, Rue Victor Massé (1903), 31, Quai Bourbon (1904-05), Rue Séguier (1909), 27, Rue Linné (1910), il loue un atelier à Montmartre, 5, Impasse Guelma, qu’il conservera jusqu’à sa mort.
1911-1922
Dufy exécute un grand nombre de bois influencés par l’art populaire parmi lesquels on peut citer les illustrations des «Poèmes légendaires de France et de Brabant» de Verhaeren (1916), de «l’Almanach des Lettres et des Arts» (1917), de M. Croquant de Remy de Gourmont (1918), et des «Almanachs de Cocagne» (1920-21-22).
1911-1914
Dufy qui a fait la connaissance de Paul Poiret monte avec ses fonds (2500 francs) une petite entreprise de décoration de tissus Boulevard de Clîchy. Habitué à la gravure par ses travaux d’illustration, c’est là qu’il imprime ses quatre premières tentures (Chasseur, Marine, Automne, Nature morte) et les étoffes qui attirent l’attention du public sur Poiret.
1912-1914
Il est employé comme dessinateur aux appointements fixes par la Maison Bianchini-Férier pour qui il avait déjà donné antérieurement des modèles de tissues (le premier en 1910). Interrompue par la guerre, cette collaboration reprendra après la démobilisation de Dufy qui réserve à Bianchini tous ses dessins pour tissu jusqu’en 1928
1913
Séjour à Hyères. Sous l’influence de l’art décoratif, il évolue vers une peinture moins sévère, quoique toujours influencée par Cézanne, et construite avec vigueur. Son dessin devient plus souple, sa palette plus claire, sa facture plus légère.
Participe au mois de décembre à l’exposition de la Sécession berlinoise avec des tableaux peints en 1909 à Munich
1915
Fonde au Havre l’entreprise “Imagerie Raoul Dufy”, publication de la pochette “Les Alliés” et gravure pour la revue “Le Mot”
1917-1918
Camille Bloch, bibliothécaire du Musée de la Guerre, le fait nommer” attaché à cette institution”. au traitement de 1200 francs par mois.
Il démissionnera en 1919
1919
Deuxième contrat avec Bianchini-Férier
Séjour de Dufy à Vence. (Il y retournera en 1920 et 1921). Ce premier contact prolongé avec la nature méditerranéenne — il n’avait fait jusqu’alors que des séjours assez courts aux Martigues en 1904. à l’Estaque en 1908, à Antibes en 1910, à Hyères en 1913 — le fait évoluer vers un chromatisme plus éclatant que celui de son époque cézannienne que l’on peut considérer comme définitivement terminée à partir de ce moment. Parallèlement son dessin devient plus agile, se détend de sa rigueur, et se complait à des courbes, des boucles, des frisures, qui rappellent l’art baroque et le gothique flamboyant. La même évolution vers un art plus souple s’accuse dans la gravue où, fait caractéristique, il abandonne le bois pour la lithographie («Madrigaux» de Mallarmé, 1920; «Le Poète assassiné» d’Apollinaire, 1926).
1920
Il exécute avec Fauconnet les décors du «Boeuf sur le toit» de Cocteau; encore avec Fauconnet, en 1922, il fera pour l’Opéra les décors de «Frivolant»; et en 1924 il exécutera un projet de décors pour «Roméo et Juliette».
Premier contrat d’un an avec la galerie Bernheim-Jeune et Vildrac
1921
Il expose pour la première fois au Salon des Artistes Décorateurs (sous le numéro 86. sept tissus). Il y exposera également en 1922, n0 4621 ; 1923. n0 241 ; 1939 et 1947, illustrations.
1921
Il fait sa première exposition particulière à la Galerie Bernheim-Jeune où il exposera également en 1922. 1924, mai et décembre 1926, 1927, 1929. 1932.
1922
Il fait la connaissance du Dr Roudinesco qui sera désormais son principal amateur. Cette même année probablement Bianchini le conduit aux courses pour voir l’effet des tissus exécutés d’après ses modèles sur le dos des élégantes. Mais Dufy s’intéresse surtout au spectacle de la foule bigarrée et des chevaux courant. Ainsi se réveille son goût du mouvement, assoupi depuis 1908 par ses recherches constructives et qui déjà avait fait une réapparition dans la série des «Canotiers sur la Marne» (depuis 1919). Cette évolution vers un art dynamique va de pair avec une écriture de plus en plus déliée, une couleur plus hardie et une facture plus libre. Elle est favorisée par la pratique des arts décoratifs et celle, de plus en plus fréquente, de l’aquarelle, qui, relativement rare chez Dufy avant cette date, deviendra désormais un de ses moyens d’expression les plus indispensables et les plus personnels.
1922-1923
Il fait un voyage à Florence, à Rome, et en Sicile avec Courthion.
1923
Il s’intéresse à la céramique en collaboration avec le catalan Artigas.
Fait une exposition à la Galerie du Centaure à Bruxelles. Le succès de cette manifestation, l’action du critique André de Ridder attirent sur lui la faveur d’un grand nombre d’amateurs belges auprès de qui il trouvera longtemps plus d’audience qu’auprès des collectionneurs français.
1925
Il exécute quatorze tentures sur tissu en «couleurs rongeantes» pour Poiret qui en décore ses péniches à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs. («Paris», «Les Régates à Sainte-Adresse», «Les Mannequins de Poiret aux courses», «Le Cirque», «Réception mondaine», etc.).
Il illustre «La Terre frottée d’ail» de Gustave Coquiot.
1925
Roger Allard publie un numéro de «l’Art d’aujourd’hui» consacré à Raoul Dufy.
1925-1926
Poiret l’emmène avec lui au Maroc. Il y exécute une série exceptionnelle d’aquarelles, Fès, Marrakech, Demnat…
1925-1939
Sa résidence ordinaire est à Paris l’Impasse de Guelma dont il fait peindre les murs d’une couleur bleue toute particulière que l’on retrouve dans beaucoup de ses tableaux. Mais il fait de fréquents séjours à Cannes (1926), Nice (1927), Deauville et Trouville (i929), Langres, etc… ainsi que quelques voyages à l’étranger: Belgique (1928), Angleterre (Cowes 1934, Londres 1936, Italie (Venise 1938).
1926
Il fait une exposition à la Galerie Pierre et à la Galerie Chéreau. Il donne les décors du ballet «Palm Beach» pour les Ballets de Paris du Comte de Beaumont, au Théâtre du Châtelet.
1926
L’observation sur le quai de Honfleur d’une fillette courant lui apprend que l”oeil perçoit plus vite le ton d’un objet que son contour et en garde plus longtemps la sensation; que couleur et forme sont par conséquent indépendantes, et que le peintre n’a donc pas àenfermer l’une dans les limites de l’autre. Il renonce ainsi désormais à les faire coincider, refus qui s’autorise en outre des exemples de l’imagerie populaire, de la céramique primitive, de la tapisserie médiévale, et d’une façon générale de l’autorité de tous les arts décoratifs anciens. Définie par ce procédé, sa facture l’est encore par sa volonté de faire régner dans ses tableaux une composition trichromique, constituée par la juxaposition en hauteur ou en largeur de trois bandes dans chacune desquelles domine une totalité donnée? Servi en plus par une écriture d’une merveilleuse agilité et d’une invention toute personnelle, l’art de Dufy achève de conquérir une absolue originalité et une physionomie toute particulière qui ne changera pour ainsi dire plus avant 1940 environ.
1926
Envoi à Anvers à l’Exposition d’Art Contemporain.
1927
Il fait une exposition à la Galerie Le Portique, où il exposera également en 1928 et 1930.
1927-1933
Il décore la salle à manger de l’appartement du Dr Viard, à Paris.
1928
La revue anversoise «Selection» publie un numéro spécial consacré à Raoul Dufy. Christian Zervos publie aux Editions Crès le premier livre consacré à Raoul Dufy. Il expose à la Galerie Le Centaure à Bruxelles (février-mars), chez Bernheim-Jeune (Exposition des Jardins de Salon), et en novembre à la Galerie Le Portique.
1929-1930
Il donne à la Manufacture de Beauvais les cartons pour un ameublement en tapisserie sur le thème de Paris.
1929
Pierre Courthion publie un livre sur Raoul Duf y aux Éditions des Chroniques du Jour.
1930
Marcelle Berr de Turique publie aux Editions Floury un livre sur Raoul Dufy. Il illustre pour Ambroise Vollard «La Belle Enfant» d’Eugène Montfort (94 eaux-fortes). Il fait une exposition à la Galerie Georges Petit. Il peint beaucoup à Deauville.
1931
Fernand Fleuret publie un «Eloge de Raoul Dufy». Rcné Jean publie dans la collection des Artistes Nouveaux chez Crès, un petit volume sur Raoul Dufy. Il commence l’illustration de «Tartarin de Tarascon» d’Alphonse Daudet (Ed. Scripta et Picta), en collaboration avec le docteur Roudinesco qui ordonne l’architecture de l’ouvrage. Le livre sera publié en 1937.
1932
Entrée au Musée du Luxembourg du premier tableau de Raoul Dufy qui y ait figuré: «Le Paddock à Deauville», donné par l’Association des Amis des Artistes vivants.
1933
Dufy achève la décoration du salon du Dr Viard «Itinéraire de Paris à Sainte-Adresse et à la mer», commencée en 1927. Il travaille à Nice, Hyères, Cannes.
Il peint ses premières fleurs, thème qu’il travaillera Presque exclusivement à l’aquarelle.
1934
Il fait une exposition au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, de dessins, aquarelles et panneaux décoratifs. Voyage à Cowes. Il execute de 1934 à 1938 une série d’aquarelles d’après les Châteaux de la Loire, don’t il ne tirera aucun tableau.
1935
La Compagnie Générale Transatlantique lui demande de décorer la piscine du Normandie, puis se ravisant, elle met cette décoration en concours. Raoul Dufy qui avait déjà fait les esquisses refuse de participer à la compétition. (Cf. R. Cogniat, Art et Décoration, 1935, p. 17 et Sqq.).
1935 environ
Il entre en relations avec Jacques Maroger, inventeur d’un médium dont il se servira désormais pour peindre la plupart de ses toiles.
1936
Il fait une exposition à la Galerie Kaganovîtch (Juin. Paris), et une exposition à la Galerie Reid & Lefevre à Londres (Juillet, 44 numéros au catalogue).
Les établissements Nicolas le chargent d’illustrer leur album publicitaire «Mon Docteur le Vin» (19 aquarelles, et couverture).
1936-1937
M. Maligarie, directeur de la C.P.D.E., lui demande sur les conseils de M. Dessus, ingénieur en chef, et de l’architecte Mallet-Stevens, de peindre pour le pavillon de l’Electricité à l’Exposition Internationale une immense décoration (de 60 m. sur 10), la plus grande qui existe au monde, sur le thème de l’histoire de la découverte de l’Electricité. La lecture de «De Natura rerum» de Lucrèce le décide à accepter après trois semaines d’hésitation. Un assistant de la Sorbonne, M. Volkringer, et son frère Jean Dufy, lui fournissent les renseignements historiques et la documentation iconographique nécessaires. Il dessine d’abord tous les personnages de la composition nus, puis d’après des modèles habillés, revêtus des vêtements d’époque. Ces dessins photographiés sur diapositifs sont projetés dans une centrale électrique de Saint-Ouen sur des panneaux où Dufy les dessine et les peint avec des collaborateurs tels que son fidèle ami André Robert. Achevée, l’oeuvre comprend 250 panneaux de 2 m. de hauteur sur 1 m. 20 de large, assemblés par des cornières et des boulons. L’exécution proprement dite avait duré quatre mois et demi: commencée en janvier 1937, l’oeuvre était terminée le 24 mai. Sollicité après l’Exposition par des journalistes américains d’exposer cet ensemble dans un grand magasin de New-York, Dufy refuse.
1937
A l’exposition des Maîtres de l’Art Indépendant au Petit-Palais, il expose un important ensemble de 34 peintures. Il commence à ressentir les premières atteintes de la polyarthrite. Sollicité de faire partie du Jury du Prix Carnegie, il fait son premier voyage aux U. S. A. à Pittsburgh.
1938
Il fait une exposition (mars-avril) à New-York à la galerie Bignou (17 n° au catalogue).
1937-1940
Il peint les deux décorations de la Singerie du Jardin des Plantes et l’une de celles du bar du théâtre du Palais de Chaillot où Friesz exécute l’autre. Au moment de la guerre, il vient de terminer le Moulin de la Galette.
1939
La guerre l’amène à Saint-Denis-sur-Sarthon dans l’Orne; il y travaille aux décorations de la Singerie et du Palais de Chaillot, et il en sera chassé par l’invasion allemande.
1940
Il se réfugie à Nice, puis à Perpignan dont le climat convient à sa santé. Il y demeurera jusqu’en 1950, d’abord rue Jeanne d’Arc (1940-46), puis au coin de la place Arago (1946-50); il coupe cette résidence de quelques voyages: en Haute-Garonne chez Roland Dorgelès, dans les montagnes pyrénéennes où il assiste à ce travail des batteuses (série des Dépiquages), et après la Libération de Paris.
1941
Dufy rencontre Louis Carré, et va désormais exposer chez lui.
1943
Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles organise en pleine occupation une exposition Dufy uniquement avec les ressources locales (92 numéros au catalogue).
1944
Il exécute pour la Comédie Française les décors des «Fiancés du Havre» de son compatriote Armand Salacrou. Louis Carré publie un volume « Dessins et croquis extraits des cartons et carnets de Raoul Dufy». Sous l’influence peut-être de la musique que lui inspire sa série des Orchestres, il évolue vers une peinture différente: la « peinture tonale». Conservant de sa manière antérieure l’indépendance du contour et de la couleur, ainsi que son extraordinaire agilité d’écriture et sa liberté d’invention, il abandonne ses ordonnances trichromiques et tend à peindre tout le tableau dans une harmonie unique qui est dans certains tableaux le noir, dont il redécouvre après trente ans les possibilités colorées (série des Cargos noirs)
1944
Séjour à Vence
1946
Deux fauteuils, deux chaises, un canapé de Raoul Dufy exécutés dans les ateliers de Mme Marie Cuttoli, et deux tapisseries tissées chez Tabard, sont présentés à l’Exposition de la Tapisserie française du Moyen Age à nos jours au Musée National d’Art Moderne (n° 245, 258 et 259 du cat.). Dufy expose pour la première fois au Salon des Tuileries (n° 1158 et 1159 du cat.). Il y exposera également en 1948 (n° 148), 1949 (n° 55 bis), 1950 (n° 50, 51), 1951 (n° 56). Jean Cassou publie dans la collection des Trésors de la
Peinture française, chez Skira à Genève, un album sur Raoul Dufy.
1947
Pierre Camo publie un livre sur Raoul Dufy aux Editions Marguerat de Lausanne. Raoul Dufy fait une exposition à la Galerie Carré de Paris (28 aquarelles et 13 dessins). Le catalogue est préfacé par C. Roger-Marx.
1948
Jean Cocteau publie un livre sur Dufy dans la collection des «Maîtres du dessin», chez Flammarion.
1949
Il fait une exposition à la Galerie Carré de New-York. Il fait un voyage en Espagne (Caldas de Mombuy, Tolède). Maximilien Gauthier publie un opuscule sur Raoul Dufy aux Editions Les Gémeaux.
1950
Raymond Cogniat publie dans la Collection des Maîtres, chez Braun, un volume sur Raoul Dufy. Claude Roger-Marx publie chez Hazan un volume sur les aquarelles de Raoul Dufy. Dufy part pour les U. S. A. afin de subir un traitement au Jewish Memorial Hospital de Boston.
1950-1952
Séjour aux U. S. A. au cours duquel il donne des décors pour la pièce de Jean Anouilh «L’Invitation au Château» (Ring around the moon), et fait deux expositions à la Galerie Louis Carré de New-York. Séjour à Tucson (Arizona).
1951
Pierre Courthion publie aux Editions Pierre Cailler de Genève le livre le plus important et le plus documenté qui ait paru jusqu’alors sur Dufy.
1952
Le Musée d’Art et d’Histoire de Genève organise la plus grande exposition de son oeuvre qui ait été faite jusqu’alors (261 numéros au catalogue, sans compter les céramiques, tapisseries et livres). La France envoie à la XXVImC Biennale de Venise un important ensemble de 41 peintures de Raoul Dufy, qui y remporte le prix dont il abandonne le montant en faveur d’un artiste italien et d’un artiste français (Charles Lapique), pour que l’un puisse faire un séjour en France, et l’autre à Venise. Il s’installe à Forcalquier dans l’espoir que le climat sera propice à sa santé.
1953
La Ny-Carlsberg Glypootek de Copenhague organise une importante exposition de Raoul Dufy (90 n° au catalogue).
23 mars 1953
Mort de Raoul Dufy à Forcalquier.
23 mars 1954
La ville de Nice offre à Dufy au cimetière de Cimiez « le lieu de son dernier repos».